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LA DANSE DU DIABLE

Le galant courut lui chercher à la source l’eau la plus pure du monde. Quand elle l’eut bue, il lui dit :

— Tu as filé, tu t’es reposée, tu as bu et mangé ; dansons.

— Non, je ne danserai pas tant que la cheminée ne sera pas allumée et qu’il ne fera pas plus clair.

À ce moment le coq chanta et le beau cavalier disparut.

La jeune fille rentra à la maison et apporta à sa belle-mère trois fois plus de lin filé que sa sœur.

Elle retourna ainsi tous les soirs dans la chaumière abandonnée ; le galant cavalier l’aidait toujours ; il avait beau l’inviter à danser, elle l’ajournait toujours jusqu’au chant du coq et rapportait le soir à sa belle-mère trois fois plus de lin filé que sa sœur. La marâtre finit par lui demander où elle allait filer et qui lui aidait ainsi ; elle raconta tout le lendemain, la marâtre se hâta d’envoyer sa propre fille dans la chaumière abandonnée. Le galant apparut aussitôt.

— Allons, dansons, la belle, dansons.

— Apporte-moi d’abord à manger, à boire et allume un feu bien clair, lui dit-elle.