à l’ours. Et tu prétendais qu’il n’avait pas de force !
Le chien devint gros et gras tant il était bien nourri. — Seigneur, disait-il, donne la santé à l’ours ; c’est à lui que je dois de n’être pas mort de faim.
Et il devint le premier ami de l’ours.
Une fois, il y avait souper chez le paysan ; l’ours vint rendre visite au chien :
— Salut, chien. Comment va ta santé ?
— Fort bien, Dieu merci. Ma vie est un perpétuel mardi-gras. Que puis-je t’offrir ? Entrons dans l’izba (chaumière) ; les patrons sont à s’amuser, ils ne te verront pas entrer ; fourre-toi bien vite sous le poêle.
Fort bien ; les voilà entrés dans la chaumière. Le chien voit que les maîtres et les hôtes sont suffisamment gais ; il fait les honneurs à son ami. L’ours boit un verre, puis un second ; cela le met en gaieté. Les hôtes se mettent à chanter ; l’ours veut dire aussi sa chanson.
— Ne chante pas, lui répète le chien, cela nous portera malheur.
Il a beau dire, l’autre ne se tait pas, et chante de plus en plus fort. On finit par l’entendre ; on empoigne un bâton, on tombe