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XXII
NE FORÇONS POINT NOTRE TALENT
(CONTE RUSSE)
l y avait une fois, dans un village, un paysan qui avait un bon chien ; le chien vieillit ; il cessa d’aboyer et de garder la cour et le hangar. Le paysan ne voulut plus le nourrir et le mit à la porte. Le chien alla dans la forêt, et se coucha sous un arbre pour crever. Un ours passa, et lui demanda :
— Pourquoi, chien, es-tu couché ici ?
— Je suis venu crever de faim. Vois un peu ce que c’est que la justice des hommes : tant que vous avez de la force, ils vous nourrissent, et, quand la vieillesse vous ôte la force, ils vous mettent à la porte.