Saint Pierre avait reconnu son berger.
— Impossible. Tu n’as rien à voir ici. Tu as oublié le ciel et tu as préféré les biens terrestres. Je ne puis te donner ce que tu as méprisé. Va retrouver ceux avec qui tu jouais aux dés.
Et saint Pierre ferma le guichet.
Le pauvre berger prit la route de l’enfer.
En arrivant à la porte, il rencontra un des diables qu’il avait jadis mis dans son sac et que les forgerons avaient si bien arrangés. Ce gardien poussa des cris épouvantables qui ameutèrent tout l’enfer. On doubla les postes des portes, avec consigne de ne pas laisser entrer l’ennemi. Que faire ? Voilà notre berger bien embarrassé.
Il préféra retourner au ciel et tâcher d’attendrir saint Pierre. Larmes, prières, il n’épargna rien. Le porte-clefs finit par s’adoucir, ouvrit la porte, et donna place au berger auprès de lui. Depuis, quand saint Pierre dort, c’est le berger qui remplit ses fonctions.
Puisse-t-il, ami lecteur, t’ouvrir un jour les portes du paradis !