Il fit annoncer partout qu’il donnerait de grosses sommes à celui qui rendrait le calme à son château. Beaucoup d’amateurs se présentèrent, nul ne réussit.
Le berger eut l’idée d’essayer.
Le chevalier le reçut fort bien, et le fit conduire à la chambre où il se produisait le plus d’horreurs. On lui donna à boire et à manger. Il attendit gaiement.
Au coup de minuit, un grand bruit se produisit ; quelque chose tomba du plafond : c’était un pied humain ! Il s’avança vers le berger.
Ah ! ah ! ricana le berger, pourquoi es-tu venu tout seul ? Où as-tu laissé ton camarade ?
Un bruit se fit entendre. Crac ! un autre pied tomba auprès du premier.
« Où il y a des pieds, il y a des mains et où il y a des mains est le reste du corps. »
À peine avait-il prononcé ces paroles, une main tomba, puis une autre, puis des côtes, et enfin une tête.
Tout les os se mirent en place et un squelette tout entier se trouva devant le berger.
C’est là toute l’histoire, se dit-il. S’il ne vient rien de pire, je n’ai rien à craindre.