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CONTES SLAVES

De ces conseils et du travail Omer se souciait fort peu. Il était connu à Saraïevo comme le chef de tous les musards. Aller de maison en maison, de fenêtre en fenêtre, telle était son occupation. Tout le monde voyait qu’Omer n’était pas mûr pour le mariage ; et, si sa jeunesse ne le lui avait interdit, sa bourse plate le lui aurait bien défendu. Tout le monde était convaincu qu’il avait le diable au corps. La honte de sa conduite retombait sur ses pauvres parents. Le chagrin qu’ils éprouvaient abrégea leur vie : ils moururent.

Omer resta le chef d’une maison vide et délabrée avec trois orphelins. Depuis longtemps il désirait vivre en liberté sans avoir à encourir les reproches de son père, et pouvoir satisfaire tous ses caprices ; mais il sentit bientôt combien il était dur de vivre sans parents, combien la maison était lourde sur ses épaules.

— Qui filera désormais, qui tissera, qui balayera la maison ? Il faut devenir sérieux.

Après avoir ainsi réfléchi, Omer se dit :

— Par ma tambouriça, il n’y a pas d’autre moyen, il faut me marier.

Et le voilà qui met sa tambouriça en ban-