— Je voudrais, dit-il après un moment de réflexion, gagner toujours aux dés.
— Il sera fait suivant ta volonté, dit le bon Dieu ; et le troisième souhait ?
Pierre faisait des signes au berger et lui montrait le ciel, mais en vain.
— Je veux, dit le berger, avoir un sac où je puisse faire entrer qui je voudrai, et l’y garder jusqu’à ce que je lui permette de s’en aller.
Le bon Dieu consentit. Saint Pierre était en colère. « Un jour, pensait-il, tu demanderas le ciel, mais il sera trop tard. »
Tout à coup le bon Dieu et saint Pierre disparurent. Le berger croyait d’abord être le jouet d’un rêve ; mais il vit la belle pipe, et à côté un superbe sac, en beau cuir tout neuf. Cela le mit en belle humeur ; il laissa là ses brebis et se mit à courir le monde.
Il alla de droite et de gauche, jouant partout aux dés et gagnant toujours. Il avait de l’argent plein ses poches.
Un jour il arriva dans un château dont on racontait d’étranges choses. Là, pendant la nuit, il se produisait des bruits épouvantables dont toute la maison était ébranlée. Le maître du château était un riche chevalier.