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CONTES SLAVES

Le bon Dieu et saint Pierre mangèrent du meilleur appétit. Une fois rassasié, le bon Dieu dit au berger :

— Je te remercie, brave homme. Tu nous as donné ton dernier morceau de pain au risque d’avoir faim toi-même. Une si belle action mérite récompense ; nous ferons tout ce que nous pourrons pour te laisser un souvenir. Forme trois souhaits, tous trois seront exaucés ; mais réfléchis bien, pour n’avoir pas à regretter un jour de t’être trompé.

Le berger aimait à fumer : son premier souhait fut d’avoir une belle pipe toujours allumée et qu’il n’eût jamais besoin de bourrer.

Ce vœu à peine formé, il trouva dans sa main une pipe superbe, au-dessus de laquelle une fumée bleuâtre se balançait.

— Et ton second souhait ? demanda le bon Dieu.

Le berger réfléchit. Saint Pierre s’approcha de lui, et de la main lui montra le ciel. Le berger n’y fit pas attention : peut-être ne comprenait-il pas, peut-être avait-il envie de rester encore ici-bas. Il pensa qu’il aimait fort à jouer aux dés, mais qu’il avait peu de chance à ce jeu.