— Frères, dit le nigaud, savez-vous ce que nous ferons. Je vais me tenir debout contre l’arbre ; vous monterez sur moi l’un après l’autre en vous faisant la courte échelle ; nous aurons ainsi raison de ce brigand-là.
Les voilà montés les uns sur les autres.
— Ah ! ah ! crie le plus haut, maudit tailleur, nous allons te manger.
— Petits loulous, mes amis, ayez pitié de moi ! Ne me mangez pas !
— Non, non : descends.
— Un instant, permettez-moi de prendre au moins une dernière prise de tabac.
Il prend sa prise, il éternue, atchi ! atchi !
Le nigaud qui est tout en bas s’imagine qu’il a dit archine, archine, qu’il va prendre mesure aux loups ! Il s’affaisse de terreur… Tous les loups dégringolent. Il détale ; ils courent après lui, le mettent en morceaux. Pendant ce temps-là, le tailleur descend de l’arbre et rentre chez lui en remerciant Dieu de l’avoir arraché à la gueule du loup.