— Seigneur miséricordieux…
— Va-t-en là-bas, lui dit le Seigneur ; un tailleur passe sur la route, attaque-le et mange-le.
Il s’en va ; il tenait à peine sur ses pattes. Il arrive sur la grand’route.
— Eh ! bonjour l’homme.
— Bonjour.
— Dieu m’a dit de te manger.
— Qui es-tu pour me manger ?
— Un loup.
— Tu mens ; tu es un chien. Tu es trop petit pour un loup. Laisse-moi te mesurer.
Il empoigne la queue du loup, la tourne autour de sa main, tire dessus… le loup est hors d’haleine. Le tailleur arrache la queue.
— Une archine[1] de long, dit-il.
Fou de douleur, le loup se sauve.
— Cette fois je n’irai plus chez Dieu. Je vais aller trouver mes confrères les loups.
Il leur raconte ses mésaventures, et loups de courir après le tailleur. Que faire ? Le tailleur aperçoit un arbre, grimpe dessus. Voilà les loups furieux, ils entourent l’arbre en grinçant des dents.
- ↑ Mesure russe valant environ 70 centimètres.