Il la trouva pleine de monde ; seulement, dans la cuisine, il n’y avait ni cheminée, ni fourneaux. On apportait directement les mets de la chambre de l’hôtelière ; là, une table était dressée, et sur la serviette blanche qui la couvrait s’étalaient les plats les plus délicats. Notre gars entra chez elle et la pria poliment de vouloir bien garder son bâton.
— Surtout, ajouta-t-il, n’ayez garde de lui dire : « Sus bâton ! — Sus au garçon ! »
Voilà l’hôtesse enchantée.
Elle eut à peine la patience d’attendre que tout le monde fût couché. Elle s’approcha du bâton merveilleux, et, d’une voix émue : « Sus bâton ! — Sus au garçon ! »
Mais voici bien une autre histoire. Il lui tombe sur le dos une grêle de coups, une grêle… L’hôtesse pousse des cris épouvantables : tout le monde accourt, on cherche à arrêter le maudit bâton. Mais quiconque y touchait recevait une correction qui lui ôtait l’envie d’y revenir.
Enfin le propriétaire du bâton arriva à son tour ; l’hôtesse le supplia d’avoir pitié d’elle et de finir son supplice.
— J’y consens, dit-il, mais à une condition, c’est que tu me rendras le vrai mouton blanc et la vraie serviette enchantée.