Après ce bel exploit, la vieille fait de son mari le portier de la maison ; elle lui fait donner un balai et lui commande de balayer la cour et d’aller manger et boire dans la cuisine. Dure vie pour le pauvre bonhomme : balayer la cour toute la journée ; et, si elle n’est pas propre, gare à l’écurie !
— Quelle sorcière ! pensait le pauvre diable ; elle a le bonheur en partage et elle s’y roule comme une… Voilà maintenant qu’elle ne veut plus de moi pour mari.
Au bout de peu de temps la vieille se dégoûte d’être archiduchesse. Elle fait venir le bonhomme et lui dit :
— Vieil imbécile, va-t’en trouver le poisson d’or ; dis-lui : « Ma femme ne veut plus être archiduchesse ; elle veut être impératrice. »
Le vieillard fait la commission.
— Fort bien, dit le poisson, sois sans inquiétude : va à la maison, prie Dieu ; tout sera fait.
Le vieillard revient chez lui. Au lieu de la maison magnifique, il trouve un palais avec un toit d’or. Des sentinelles entourent le palais et empêchent d’y entrer ; derrière s’étend un vaste parc ; devant, une prairie