Le poisson, avec une voix humaine, se met à supplier le pêcheur :
— Ne me prends pas, vieillard, renvoie-moi dans la mer bleue ; je me mettrai à ton service ; tout ce que tu me demanderas, je le ferai pour toi.
Le bonhomme réfléchit, réfléchit et répond :
— Va, je n’ai pas besoin de toi. Va te promener dans la mer.
Il jette le poisson d’or et s’en retourne à la maison.
Sa femme lui demande : — Bonhomme, as-tu fait bonne pêche ?
— En tout et pour tout un petit poisson d’or, et je l’ai rejeté dans la mer ; il me faisait de si belles prières ! « Renvoie-moi, disait-il, dans la mer bleue ; je me mettrai à ton service ; je ferai tout ce que tu me demanderas. » J’ai eu pitié de lui ; je ne lui ai pas réclamé de rançon. Je l’ai mis gratis en liberté.
— Vieil imbécile ! tu avais la fortune dans la main et tu n’as pas su t’en servir.
La vieille se met en colère ; elle tourmente son mari du matin au soir ; elle ne lui laisse pas une minute de repos.