La Baba-Iaga vint à la fenêtre et demanda :
— Tisses-tu, ma chère petite nièce ?
— Je tisse, ma chère tante, répondit maladroitement le chat.
La Baba-Iaga se précipita dans la chaumière, vit que la jeune fille était partie. Elle se mit à battre le chat et à l’injurier, en lui reprochant de n’avoir pas crevé les yeux de la fillette.
— Il y a bien longtemps que je te sers, répondit le chat ; tu ne m’as pas seulement donné un os. Elle m’a donné du jambon.
Elle se fâcha contre les chiens, la porte, le bouleau, et la servante, grondant et frappant à qui mieux mieux. Les chiens répondirent :
— Il y a bien longtemps que nous te servons, tu ne nous as jamais donné une croûte de pain brûlé, et elle nous a donné du pain.
La porte dit : Voilà bien longtemps que nous te servons ; tu n’as jamais mis d’eau à nos gonds et elle y a mis de la graisse.
Le bouleau dit : Voilà bien longtemps que je te sers ; tu ne m’as pas même noué avec un fil ; elle m’a noué avec un ruban.
La servante dit : Voilà bien longtemps que je te sers ; tu ne m’as pas donné un chiffon ; et elle m’a donné un mouchoir.