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LA BABA-IAGA

— Je tisse, ma chère tante.

La Baba-Iaga s’éloigna ; la fille donna au chat un morceau de jambon et demanda :

— N’y a-t-il pas moyen de sortir d’ici ?

— Oui, dit le chat. Voilà un peigne et une serviette, prends-les et sauve-toi. La Baba-Iaga te poursuivra ; approche l’oreille de la terre et, quand tu entendras qu’elle est proche, jette derrière toi la serviette : elle deviendra un large fleuve. Si la Baba-Iaga le passe et se rapproche de toi, mets de nouveau l’oreille près de la terre et, quand tu entendras qu’elle est proche, jette le peigne : il deviendra un bois si épais qu’elle ne pourra le traverser.

La jeune fille prit le peigne et la serviette et se mit à fuir.

Les chiens voulurent la déchirer ; elle leur jeta un morceau de pain, et ils la laissèrent aller. La porte voulut se fermer ; elle lui graissa les gonds avec du beurre, et elle la laissa passer ; un bouleau voulait avec ses branches lui crever les yeux ; elle l’attacha avec un ruban et le bouleau la laissa passer.

Le chat était assis à sa place et tissait. Quand je dis qu’il tissait… il embrouillait tous les fils.