prairies étaient en fleur : le rossignol et tous les oiseaux chantaient et tout ce monde était plus vivant et plus gai. Et Blanche-Neige était de plus en plus triste : elle fuyait ses compagnes, se cachait du soleil sous l’ombre, comme le muguet sous les arbres. Elle n’aimait qu’à se réfugier près des sources fraîches, sous les saules verts. Elle n’aimait que la fraîcheur et la pluie ; au crépuscule, elle était heureuse. Quand venait un bel orage, une bonne grêle bien drue, elle se réjouissait comme à la vue des perles. Mais, quand le soleil reparaissait, quand la grêle était fondue, Blanche-Neige se mettait à pleurer, comme si elle eût voulu elle-même se fondre en larmes, comme une sœur pleure sur son frère.
Le printemps passa ; vint la Saint-Jean. Les jeunes filles se rassemblèrent dans les bois pour y jouer ; elles allèrent chercher Blanche-Neige et dirent à Marie : Laisse-la venir avec nous.
Marie avait peur ; elle ne voulait pas la laisser aller ; Blanche-Neige non plus ne voulait pas aller avec elles ; mais elles ne purent refuser. Marie pensa que la promenade ferait du bien à sa fille. Elle l’arrangea bien, l’embrassa et lui dit :