— Vois, disait la vieille Marie, Dieu nous a donné la joie au lieu du souci. Nos chagrins sont terminés.
Et Ivan lui répondait : Dieu soit béni ! Rien n’est éternel ici-bas, ni la joie, ni la peine.
L’hiver passa. Le soleil du printemps jouait gaîment dans le ciel et échauffait la terre ; l’herbe verdissait dans les prairies et l’alouette chantait ; les jeunes filles du village se rassemblaient pour chanter ensemble le refrain :
Joli printemps, sur quoi es-tu venu ?
Sur quoi es-tu venu ?
Sur une charrue ? Sur une herse ?
Mais Blanche-Neige restait à sa place toute triste.
— Qu’as-tu, chère enfant ? lui disait Marie, l’attirant à elle et la couvrant de caresses. Es-tu malade ? Tu es toute mélancolique ! T’a-t-on fait quelque peine ?
— Non, répondait Blanche-Neige ; ce n’est rien, mère ; je vais bien.
Les beaux jours du printemps avaient chassé les dernières neiges ; les jardins et les