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CONTES SLAVES

Ivan eut grand’peine à se remettre d’une telle surprise ; Marie était comme folle de joie.

Et Blanche-Neige grandissait, non pas chaque jour, mais d’heure en heure ; et chaque jour elle était plus belle. Ivan et Marie ne pouvaient se rassasier de leur joie. Le bonheur habitait la maison ; les filles du village venaient sans cesse chez eux ; elles amusaient Blanche-Neige ; elles l’habillaient comme leur poupée ; elles babillaient avec elle, lui chantaient des chansons, jouaient à tous les jeux, lui enseignaient tout ce qu’elles savaient ; et Blanche-Neige était si intelligente ! elle remarquait tout, apprenait tout. Dans le cours de l’hiver, elle devint comme une jeune fille de treize ans : elle comprenait tout, parlait de tout, et avec une voix si douce qu’on ne pouvait se lasser de l’entendre. Elle était bonne, obéissante, attentive. Elle était blanche comme la neige ; ses yeux étaient bleus comme des ne m’oubliez pas ; sa chevelure dorée tombait jusqu’à sa ceinture ; seulement elle n’avait rien de rose sur les joues ; on eût dit qu’elle n’avait pas de sang ; mais elle était si bonne, si douce que tout le monde l’aimait.