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LE PRINCE INESPÉRÉ

reur souterrain ; je courrai moi-même après eux. Ils ne m’échapperont pas.

Et il part écumant de colère.

— Il me semble qu’on nous poursuit, dit la princesse à Inespéré.

— Oui.

— Et cette fois c’est Kostieï lui-même. Mais la première église marque la limite de son empire, et il ne peut pas aller plus loin. Donne-moi ta croix d’or. Le prince détache la croix, présent de sa mère ; elle se change en une église, lui-même en prêtre et le cheval en clocher.

Au même instant Kostieï arrive :

— N’as-tu pas vu, moine, des voyageurs à cheval ?

— Oui ; le prince Inespéré et la fille du roi Kostieï ont passé ici tout à l’heure. Ils sont entrés dans l’église, ils ont fait une prière, ont commandé une messe pour ta santé et m’ont chargé de te saluer si tu passais par ici.

Et Kostieï revint bredouille à son tour. Le prince Inespéré et la princesse continuèrent leur route sans avoir plus rien à craindre.

Tout à coup ils aperçurent devant eux une jolie ville ; le prince voulut aller la visiter.