Ils retournent chez eux sans rien ramener. Kostieï éclate de fureur. « Le pont et la rivière, c’étaient eux ! Comment n’y avez-vous pas pensé ? Repartez ! » Et ils reprennent leur course effrénée.
Cependant, le prince et la princesse avaient aussi repris la leur.
— J’entends un galop, s’écrie la princesse.
Le prince saute à bas de son cheval, met son oreille à terre :
— Oui, ils viennent, ils s’approchent.
À l’instant, la princesse, le prince, et leur cheval se changent en une forêt sombre ; les chemins sans nombre, les sentiers s’y entrelacent ; sur l’un d’eux on croit entendre le galop de deux cavaliers. Les messagers de Kostieï se précipitent dans la forêt et continuent leur poursuite. Ils galopent, ils galopent et ils voient constamment devant eux la forêt épaisse, la route large et le couple qui fuit. Ils vont l’atteindre… Tout à coup le couple, la forêt, tout disparaît. Ils se retrouvent à l’endroit même où ils ont commencé leur course. Ils retournent de nouveau bredouille chez Kostieï.
— Un cheval ! Un cheval ! s’écrie l’empe-