cité, il faut que tu accomplisses trois ordres que je te donnerai ; aujourd’hui il est déjà tard, nous commencerons demain ; en attendant, va te reposer.
Le prince dormit fort bien dans la chambre qui lui avait été préparée. Le lendemain, Kostieï l’appela auprès de lui :
— Voyons, prince, ce que tu sais faire. La nuit prochaine, tu vas me bâtir un palais de marbre ; les fenêtres seront en cristal, le toit en or ; il y aura tout autour un parc magnifique, et dans ce parc des étangs et des fontaines. Si tu le bâtis, tu seras mon ami, sinon je te ferai trancher la tête.
Après avoir entendu ce singulier discours, le prince retourna dans son appartement, et se mit à réfléchir à la mort qui l’attendait. Il était plongé dans ses méditations quand tout à coup une abeille frappa à la fenêtre en disant : « Laisse-moi entrer. » Il ouvrit, l’abeille entra et le prince vit devant lui la princesse, la plus jeune fille de Kostieï.
— À quoi songes-tu, prince Inespéré ?
— Je songe à ton père qui veut me faire mourir.
— Ne crains rien, dors en paix, et demain