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des fruits sur un plateau. Le jeune marié la suit dans une voiture séparée ; il est rencontré par deux petits garçons, qui se tiennent sur le seuil de la porte du salon et qu’on appelle « Ichik basson » (ichik — seuil, et basson — l’action de mettre le pied dessus). D’abord il fait une prière, puis il entre dans la chambre à coucher, où il voit sa femme pour la première fois de sa vie. Elle reste debout, appuyée contre le lit, en se couvrant le visage d’un châle. Son mari la prend par la main et la conduit au salon ; ils s’assoient sur le canapé et font une prière ensemble, après quoi la marieuse leur apporte le souper. Après le souper ils regagnent leur chambre. Ils passent ainsi quatre jours ensemble et tous les matins ils vont au bain ensemble (des bains sont installés presque dans chaque maison ; dans le cas con traire on va chez des amis). Le lendemain ou le troisième jour, les parents de la jeune femme viennent faire la connaissance de son mari, auquel ils apportent des cadeaux, quelquefois un cheval ou une vache, ou de l’argent, ou même des titres de propriété. On sert du thé, des douceurs, puis ils s’en vont. Les parents de ménagent chez quelque ami pour quelques jours, afin de laisser une liberté entière aux jeunes mariés. Au quatrième jour, le jeune époux retourne à sa maison tout seul. Avant de s’en aller, il met sur la table de l’argent que la jeune femme distribue aux domestiques, c’est à dire aux deux adolescents qui se tenaient à la porte, aux quatre servantes qui ont fait le lit et aux deux autres qui ont préparé le bain. Une heure après il revient dans la maison de sa femme. Le lendemain il passe la journée à la maison et revient le soir auprès de sa femme. La jeune femme reste quelque temps dans la demeure de