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laissés ce royaume disparu. On a trouvé dans les enceintes de ces villes détruites, beaucoup d’ornements d’or et d’argent, de cuivre, de pierre et de verre ; quantité de monnaies de la Horde d’Or, ainsi que d’autres monnaies orientales ; des armes et des ustensiles, qui peuvent aider à reconstituer, jusqu’à un certain point, les conditions de vie des anciens Boulgares. Tous ces objets, qui sont d’un grand intérêt pour les archéologues, se trouvent rassemblés au musée de Kazan.

Les ruines de la ville de Boulgar sont, sans contredit, les monuments les plus intéressants de l’antiquité russe. On y voit encore quelques édifices fort bien conservés, tels que deux maisons et un minaret. Dans la première moitié du xviiie siècle, le nombre des ruines était bien plus grand, mais la barbarie et la rapine se sont empressées de les détruire.

On est surtout redevable de ce haut fait à un archevêque fanatique du commencement du siècle passé, Lucas Conachéwitch. Il fit détruire la plupart des édifices bulgares et en employa les briques à la construction de l’église d’un couvent qui se trouvait, naguère, sur ces lieux. Il transforma deux édifices intacts, l’un en une église et l’autre — en un cellier du monastère.

En 1881, l’Empereur donna l’ordre de conserver et de restaurer ces derniers édifices, dont l’un s’appelle « la Chambre Noire ». L’autre, de forme quadrangulaire, est supposé avoir été le palais et le troisième, nommé « la Chambre Blanche » était, sans doute, le bain ou « hamman ». Les tribus Votiaques et Tchérémisses, établies depuis des siècles dans le voisinage de la ville de Boulgar sur la rive, nord du Kama, n’ont pas manqué de subir l’influence civilisatrice, religieuse et politique