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animation régnait à Kazan ; l’agonie commençait. Les habitants, altérés de sang et de vengeance, se préparaient à défendre leur ville. Le 20 août le Tzar Jean qui s’approchait de Kazan par la route de Moscou, reçut la réponse suivante des Kazaniens : « Nous sommes prêts et vous attendons au festin sanglant. »

Le prince Kourbsky, un des héros de cette expédition, décrit le caractère général de la ville de Kazan et de ses environs à cette époque-là.

« Le 20 août, dit-il, quatrième jour depuis notre départ de Svyajsk, nous marchions dans les vastes prairies, vertes et riantes, où notre armée se dispersa au bord du Volga ; ces prairies s’étendent jusqu’à Kazan sur une distance d’un mille ou sept cent verstes. La ville ne se trouve pas au bord de ce fleuve, mais sur une montagne qui domine la rivière Kazanka ; tandis que du côté du champs d’Arsk, le terrain paraît plat jusqu’à la ville Kazan est une ville très forte. D’un côté elle est baignée par la rivière Kazanka, et d’un autre, par l’étroite et sale rivière du Boulaq, qui coule le long de la forteresse et se jette dans la Kazanka, auprès de la tour du coin ; cette rivière sort d’un lac assez grand qu’on appelle « Kabane » et qui commence à la distance d’une demi-verste de la forteresse. En traversant le Boulaq, on verra une montagne assez escarpée entre la forteresse et le lac Kabane du côté du champs d’Arsk ; et depuis le Boulaq jusqu’au lac Pourri, un fossé profond qui longe le mur de la forteresse. Du côté de la rivière Kazanka, la montagne de la ville paraît si haute, qu’il est difficile de la regarder en face ; au sommet de cette montagne se trouve la forteresse, où sont renfermés le palais du Khan, et à peu près cinq grandes mosquées en pierre, où sont enterrées