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« que les Kazaniens me haïssent et que je ne puis plus régner ici. Mais je suis un vrai croyant musulman et ne donnerai pas Kazan aux chrétiens ; pourtant je faciliterai votre victoire en enclouant les canons et en faisant égorger les seigneurs de la ville. » Les ambassadeurs de Kazan, qui se trouvaient en ce moment à Moscou avec le prince Mirali pour chef, prévinrent Jean IV qu’on ne pourrait éviter une révolte si l’on n’emmenait pas de là Schah-Ali, que les Kazaniens considéraient comme un malfaiteur, un assassin et un brigand.

En février 1552 le Prince Adacheff fut envoyé de nouveau à Kazan, cette fois pour déposer Schah-Ali et recevoir la ville. Celui-ci refusa absolument de la rendre. « Je ne regrette pas le trône, » dit-il à Adacheff, « mais je ne veux pas livrer la ville de mes propres mains à des chrétiens ; venez et prenez-la comme vous voulez pacifiquement ou par la force »…

Schah-Ali se décida à quitter Kazan. Ayant expédié des fusils et de la poudre à Svyajsk, après avoir encloué les canons, il alla au bord du lac avec 84 lanciers et princes sous prétexte de pêcher. Là ses compagnons furent entourés de ses tirailleurs.

« Vous vouliez me tuer, » dit-il aux nobles de Kazan, « et vous soumettre au Tzar Jean… Comparaissons donc tous ensemble devant sa justice. »

Après cela Schah-Ali se rendit à Svyajsk accompagné des seigneurs qu’il avait fait arrêter.

C’était le 6 mars 1552.