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et Moscou qui aboutirent en août 1551 aux conditions suivantes :

1° les Kazaniens devaient encore une fois accepter Schakh-Ali pour Khan ;

2° livrer la reine Suyun-biké et son fils Outamyche, que les Russes transporteraient à Moscou. Le 6 août le Prince Adacheff, envoyé par le Tzar, arriva à Svyajsk, pour nommer Schakh-Ali Khan de Kazan, tandis que le Prince Sérébrény allait à Kazan, chercher la Reine Suyun-biké et son fils qu’il devait accompagner à Moscou.

Le chroniqueur de Kazan raconte les détails suivants au sujet de la capture de la Reine de Kazan. Le prince Sérébrény, en entrant dans le chambre de la Reine, ôta son chapeau, salua et lui déclara qu’elle était, dès ce moment, la prisonnière du Tzar de Moscou. « Que la volonté d’Allah et du Tzar de Moscou s’accomplisse ». répondit Suyun-biké, en se levant de son siége elle se tint debout un moment, soutenue par deux esclaves, puis elle tomba évanouie. Le chroniqueur pense ; que cette orgueilleuse Reine se serait suicidée, si elle avait pu prévoir ce qui l’attendait. Les Kazaniens qui assistaient à cette scène voulurent se jeter sur le voïvodes et le mettre en pièces, mais il furent retenus par leurs seigneurs. La Reine fut sévèrement gardée pendant dix jours ; le trésor royal et les objets précieux furent pris par les Russes qui en emplirent douze barques.

Avant son départ, la reine Suyun-biké alla visiter le tombeau de son mari ; elle tomba à genoux, déchira ses vêtements avec désespoir, défit ses cheveux et s’écria, en se meurtrissant le visage :