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de l’armée moscovite s’"éendait comme un cercle de fer depuis la Soura jusqu’au Kama, ne laissant passer personne venant de Crimée ni des hordes nogaïs.

Mais que faisait la Reine Suyun-biké ? Après avoir pleuré son mari, la veuve de Séfa-Guiray oubliait Kazan, Moscou et son fils même dans les bras d’un favori détesté du peuple, un lancier de Crimée nommé Kostchak. On dit que cet homme se berçait de l’espoir de détruire Outamysche, d’épouser la mère du jeune Khan et d’obtenir ainsi le trône de Kazan.

Fatigués par les désordres et les querelles des partis, beaucoup de Kazaniens désiraient se soumettre à Moscou ; mais le parti de la Crimée, Kostchak en tête, promettait à la Reine et au peuple, le soutien de la Crimée, d’Astrakan et des Hordes Nogaïs. Bien des mirzas s’en allaient secrètement de Kazan pour se rendre à Svvask, auprès de l’ex-Khan Schah-Ali.

La position de Kostchak et des gens de la Crimée, devenait de plus en plus périlleuse. Un incident inattendu vint leur ouvrir les yeux sur leur état critique ; les Tchouvaches d’Arsk se révoltèrent et pénétrèrent armés jusque dans la cour du palais, en exigeant à grands cris que les gens de la Crimée se soumissent au Tzar. Kostchak et trois cents de ses acolytes comprirent qu’ils n’avaient plus rien à espérer à Kazan ; après avoir pillé la ville autant que possible, ils s’enfuirent de nuit, mais entre le Kama et la Viatka, ils trouvèrent le chemin barré par le Russes qui les massacrèrent, Kostchak et quelques princes de la Crimée furent faits prisonniers et envoyés à Moscou où on les exécuta.

La chute de Kostchak et du parti de la Crimée, donna la possibilité de négociations pacifiques entre Kazan