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L’enfance du Khan et l’état incertain des affaires de Kazan motivèrent l’expédition entreprise contre ce pays par le Tzar Jean IV.

Les régiments se réunirent à Nijny-Novgorod pendant l’hiver de 1550. Le jeune Tzar lui-même était à la tête des meilleurs voïvodes, au nombre desquels se trouvait aussi l’ex-Khan de Kazan Schah-Ali ; les émigrés de Kazan qui avaient fui la cruauté de Séfa-Guiray s’étaient mis dans les rangs de l’armée russe.

L’armée russe quitta Nijny-Novgorod le 23 janvier et après avoir eu à supporter toutes le peines et les privations d’une expédition hivernale, elle arriva sous les murs de Kazan. On commença le siége le 14 février. Le Tzar Jean Vassiliévitch disposa ses troupes particulières au bord du lac Cabane ; les forces principales, ayant à leur tête le Prince Dmitry Belsky et le Kan Cheikh-Ali, se mirent en position au champ d’Arsk ; un autre détachement se plaça dans les prairies au-delà de la rivière Kazanka ; l’artillerie se disposa à l’embouchure du Boulak et du lac Pourri, auprès de la colline du Kremlin, d’où elle devait bombarder la forteresse de deux côtés opposés. C’est alors que les murs de Kazan virent devant eux pour la première fois combattre un Tzar russe. L’assaut fut furieux et dura toute la journée ; mais la dernière heure de Kazan n’avait pas encore sonné : un dégel prématuré accompagné de fortes pluies vint gâter les munitions et les armes ; les routes devinrent impraticables et la glace des rivières commença à se rompre. Comme les routes vers la Russie pouvaient être coupées par cet état de la nature, le Tzar ordonna de battre en retraite. Le chroniqueur raconte que ce mauvais temps était l’œuvre des sortiléges des sorciers de Kazan.