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caractère tartare étaient la perfidie et le goût de l’intrigue. Le parti de la Crimée prit encore une fois le dessus dans la ville ; Séfa-Guiray espérait recouvrer son trône, et, chose étonnante, ce fut la princesse Gorchadna qui se mit à la tête du mouvement en faveur de ce même Khan, qu’elle avait contribué à déposer quelques années auparavant. Le Prince Djânali Khan fut tué traîtrement le 25 septembre 1535 pendant une promenade qu’il faisait au bord de la rivière Kazanka. Il avait été décidé à l’avance de rappeler au trône Séfa-Guiray qui accourut à Kazan.


XIII.

Séfa-Guiray (pour la seconde fois) (1535-1546).


Le but du parti de la Crimée à Kazan, en rappelant au trône Séfa-Guiray, était de secouer le joug de Moscou, qui devenait de plus en plus lourd. Les nobles de Kazan lui donnèrent, avec le trône, la main de la veuve du Khan assassiné, la Reine Suymnbéka. Il y avait, pourtant à Kazan, un parti dévoué à Moscou, qui désirait rester fidèle au Grand-Duc à condition que le Khan Schah-Ali fût de nouveau placé sur le trône de Kazan. Mais celui-ci fût transféré de sa prison de Béloôzéro à Moscou alors qu’il comptait être envoyé à Kazan. Il faut pourtant admettre que le parti russophile était le plus faible, car il fût bientôt étouffé par le parti de la Crimée. Kazan ne trouva plus nécessaire de cacher les vrais sentiments qu’elle avait pour Moscou. Les boyards qui dirigeaient les affaires moscovites pendant l’adolescence de