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d’or et ornés de pierres fines. Ils portent en main une baguette en or, en argent ou en bois, recouverte d’or ou d’argent. Une centaine de voitures suivent celle de la Khatoûn. Dans chacune d’elles se trouvent quatre servantes, grandes et petites, en robes de soie, coiffées de calottes, comme les précédentes. Ces voitures sont sui vies de trois cents autres attelées à des chameaux et des bœufs. Elles portent le trésor de la Khatoûn, ses biens, ses robes, ses hardes et les provisions. Chaque voiture est accompagnée d’un domestique, marié avec une des servantes, puisque l’usage veut que seuls les domestiques qui possèdent une femme parmi les servantes aient les droit de les approcher. Toutes les Khatoûns vivent de cette manière.


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Les femmes turkmènes jouaient un si grand rôle dans les affaires du gouvernement, que depuis les temps du Sultan Berke, on écrivait sur les actes : « l’opinion des Khatoûns à ce sujet coïncide avec celle des Emirs ». Chaque Khatoûn avait sa part du revenu gouvernemental.

Le Sultan Ouzbek fit construire un « médressé » pour les sciences dans sa capitale Séray, car il aimait beaucoup les sciences et les hommes de lettres. Les Kiptchaks étant khanéfites ; ils se permettaient de prendre des bois sons énivrantes, et en abusaient tant, que la plupart d’entre eux souffraient de la goutte dans leur vieillesse.