Page:Léautaud - Henri de Régnier, 1904.djvu/12

Cette page n’a pas encore été corrigée

plein d’inflexions, en cherchant un peu ses mots, avec toujours l’air de se souvenir, ne cessant de regarder son interlocuteur, comme si, en lui parlant, il voulait l’étudier. Rien, à le voir, de l’homme de lettres. Tout un ensemble courtois, discret, indulgent et fin. Comme on disait au temps qu’il s’est plu à dépeindre dans la plupart de ses romans, on sent tout de suite qu’il est « né » . On en pensera ce que l’on voudra : par le temps qui court, ça nous change.

Du côté paternel, sa famille est originaire de la Thiérache, petit pays dépendant autrefois de la Province de Picardie, et qui forme aujourd’hui une partie du département de l’Aisne. En 1585, un Crespin de Régnier était seigneur de Vigneux en Thiérache. Capitaine d’une Compagnie de cinquante hommes d’armes, il servit sous le duc de Bouillon et le Maréchal de Balagny, durant les guerres de la Ligue, et épousa, en 1589, Yolaine de Fay d’Athies, fille de Charles de Fay d’Athies, l’un des Cent Gentilshommes de la Maison du Roi. Son petit-fils, Charles de Régnier, également seigneur de Vigneux (1623-1686) fut maintenu en sa noblesse en 1667 et en sa qualité d’écuyer. On trouve encore : François de Régnier (1693-1763) Lieutenant-colonel du Régiment de Tourraine, Brigadier des armées du Roi, Chevalier de Saint-Louis. (Un roman de M. de Régnier, Le Bon Plaisir, qui se passe au temps où il vécut, lui est dédié, ainsi qu’à ses deux femmes, Anne de Hézecques et Marie de Pastoureau.) Gabriel François de Régnier (1708-1761), Brigadier des Chevaulégers de la Garde ordinaire du Roi, Chevalier de Saint-Louis. Il fut le père de François de Régnier (1745 1825), Capitaine au Régiment de Royal-