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INTRODUCTION

de la traduction d’Alcide Bonneau[1] d’après laquelle fut faite la traduction anglaise publiée par le même éditeur. Elle dut servir de modèle au Dr Heinrich Conrad pour la première et toute récente édition allemande : Gespräche des Göttlichen Aretino, éditée par l’Insel Verlag de Leipzig.

Ajoutons qu’une partie de l’œuvre arétinesque est aujourd’hui perdue ; une autre demeure inédite dans les recueils manuscrits dispersés dans les Bibliothèques européennes ; une autre enfin lui appartient sans doute aussi qui ne lui est pas attribuée.


Pietro Aretino naquit à Arezzo, en Toscane, pendant la nuit du 19 au 20 avril 1492, nuit du jeudi au vendredi saints, quelques mois avant la découverte de l’Amérique, et mourut à Venise, le 21 octobre 1556[2].

Avec une singulière précision, le catalogue imprimé de la Bibliothèque Nationale l’appelle : Pietro Bacci, dit Aretino. Les raisons qu’on avait alléguées pour soutenir l’opinion abandonnée aujourd’hui que l’Arétin avait eu pour père un gentilhomme d’Arezzo nommé Luigi Bacci n’autorisaient nullement les bibliographes de la Nationale à accorder ce nom à Messer Pietro, qui de toute façon n’aurait été qu’un bâtard de Bacci, n’ayant jamais porté ce nom. C’est aussi sans fondement qu’on l’a gratifié de noms comme Della Bura ou De Bucali, Bonci, Bonamici, Camaiani, etc.

  1. Cette traduction fut d’abord publiée sur le texte italien en dix volumes (1879-1880). Petite édition mixte franco-latine.

    J’ai eu entre les mains une traduction très rare, mais peu intéressante. Il s’agit des Dialogues de l’Arétin, surnommé le fléau des Princes, le véridique, le divin. Paris, 1884, 4 vol. in-8o. Cet ouvrage a été imprimé sur la presse à bras par le traducteur A. Ribeaucourt et tiré à 15 exemplaires seulement.

  2. L’ouvrage suivant a fait longtemps autorité : Vita di P. Aretino ; par le comte G.-M. Mazuchelli (Padoue, 1741, 1749). Il y en a un abrégé en français, par Dujardin, sous le pseudonyme de Boispréaux (La Haye, 1750). On trouve bien quelques choses intéressantes dans Mazuchelli, mais aussi un très grand nombre d’erreurs et d’injustices. C’est avec raison qu’Alcide Bonneau l’appelle Biographe du genre hostile.