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L'HOMME, CET INCONNU

titut Rockefeller vivaient des souris de race pure qui, soumises au régime habituel, étaient atteintes de pneumonie dans la proportion de 52 pour 100. Un groupe considérable de ces animaux reçut une alimentation plus variée. La mortalité par pneumonie tomba à 32 pour 100. Et à 14, et même à 0 pour 100, après addition à la nourriture de certaines substances chimiques. Nous ne savons pas encore quel mode de vie pourrait amener, chez l'homme, la résistance naturelle aux infections. La prévention de chaque maladie par l'injection de vaccins ou de sérums spécifiques, les examens médicaux répétés de la population, la construction de gigantesques hôpitaux sont des moyens coûteux et peu efficaces de développer la santé dans une nation. La santé doit être une chose naturelle dont on n'a pas à s'occuper. En outre, la résistance innée aux maladies donne aux individus une vigueur, une hardiesse, dont sont privés ceux qui doivent leur survie à l'hygiène et à la médecine. C'est vers la recherche des facteurs de l'immunité naturelle que les sciences médicales devraient, dès aujourd’hui, s'orienter.

À côté de la résistance naturelle aux maladies, il y a la résistance acquise. Cette dernière se produit de façon spontanée ou artificielle. On sait que l’organisme s'adapte aux bactéries et aux virus par la production de substances capables de détruire, directement ou indirectement, les envahisseurs. C'est ainsi que la diphtérie, la fièvre typhoïde, la variole, la rougeole, etc., rendent leurs victimes réfractaires à une seconde atteinte de la maladie, au moins pendant quelque temps. Cette immunité spontanée exprime l'adaptation de l'organisme à une situation nouvelle. Si on injecte à une poule du sérum de lapin, le sérum de la poule acquiert, au bout de