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LES FONCTIONS ADAPTIVES

à la lutte du corps contre un agent perturbateur, et à son effort pour persister dans le temps. Mais elle peut être aussi, comme le cancer ou la folie, l'expression de la déchéance passive d’un organe, ou de la conscience.

Les microbes et les virus se trouvent partout, dans l'air, dans l’eau, dans nos aliments. Ils sont toujours présents à la surface de la peau et des muqueuses du nez, de la bouche, de la gorge et des voies digestives. Néanmoins ils restent, chez beaucoup de gens, inoffensifs. Parmi les êtres humains, les uns sont sujets à certaines maladies et les autres réfractaires. Cet état de résistance vient d’une constitution spéciale des tissus et des humeurs qui empêchent la pénétration des agents pathogènes ou les détruisent quand ils ont pénétré. C’est l'immunité naturelle. Elle préserve certains individus de presque toutes les maladies. Elle est une des qualités les plus précieuses que l'homme puisse désirer. Nous ignorons sa nature. Elle paraît dépendre à la fois de propriétés d’origine ancestrale, et d’autres acquises au cours du développement. Il y a des races sensibles où résistantes à certaines maladies. On observe des familles réceptives à la tuberculose, à l’appendicite, au cancer, aux maladies mentales. D’autres, au contraire, résistent à toutes les maladies, sauf à celles de dégénérescence qui surviennent pendant la vieillesse. Mais l'immunité naturelle n’est pas seulement due à la constitution héréditaire. Elle vient aussi du genre de vie et de l'alimentation, ainsi que Reid Hunt l'a démontré il y a longtemps. On a trouvé qu’une certaine alimentation augmente la réceptivité des souris à la fièvre typhoïde expérimentale. La fréquence de la pneumonie est également modifiable par la nourriture. Dans la mousery de l’Ins-