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L'HOMME, CET INCONNU

corps, d'explorer ses organes et de les réparer presque

sans danger pour le patient. Ils guérissent ou suppriment les lésions qui rendent impossible à l’individu l'utilisation normale de sa vie. Aux malades torturés par des affections incurables, ils sont toujours capable d'apporter quelque soulagement. Aujourd'hui de tels hommes sont rares, Mais rien n’empêcherait d'augmenter leur nombre par une meilleure éducation technique, morale et scientifique.

La chirurgie doit son succès à une raison très simple. Elle a appris à ne pas entraver les processus normaux de la réparation. Elle a réussi à empêcher la pénétration des microbes dans les plaies, et à manier les tas sans altérer leur structure. Avant les découvertes de Pasteur et de Lister, les opérations chirurgicales étaient toujours suivies de l'incursion des bactéries. Il en résultait des suppurations, des gangrènes gazeuses, l’envahissement du corps par l'infection. Et souvent la mort. Les techniques modernes éliminent complètement les microbes des plaies opératoires. C'est ainsi qu’elles protègent la vie du patient et permettent une guérison rapide, Car ce sont les microbes qui arrêtent ou retardent les processus adaptifs, et la réparation. La chirurgie a commencé à se développer dès que les plaies furent à l'abri de l'infection. Elle prit son essor entre les mains d’Ollier, de Billroth, de Kocher et de leurs contemporains. En un quart de siècle de merveilleux progrès, elle devint l’art puissant de Halsted, de Tuflier, de Harvey Cushing, des Mayos, et des autres grands chirurgiens modernes.

Il était indispensable, non seulement de ne pas infecter les plaies, mais aussi de respecter leur état structural et fonctionnel au cours des manipulations