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LE TEMPS INTÉRIEUR

la cause de cette faillite de la vie moderne. Sans doute, les hygiénistes et les médecins n°y ont qu’une faible part de responsabilité. Ce sont probablement les excès de tous genres, le manque de sécurité éco nomique, la multiplicité des occupations, l'absence de discipline morale, les soucis, qui déterminent l'usure anticipée des individus.

Seule l'analyse des mécanismes de la durée physio- logique pourrait conduire à la solution du problème de la longévité. Actuellement, elle n’est pas assez complète pour être utilisable. Nous devons donc chercher d’une façon purement empirique si la vie humaine est susceptible d’être augmentée. La pré- sence de quelques centenaires dans chaque pays est une preuve de l'étendue de nos potentialités tempo- relles. D’autre part, on n’a tiré jusqu’à présent aucun renseignement utile de l'observation de ces centenaires. Il est évident, cependant, que la longé- vité est héréditaire et qu’elle dépend aussi des condi- tions du développement. Quand les descendants de familles où la vie est longue viennent. habiter les grandes villes, ils perdent en une ou deux généra- tions la capacité de vivre vieux. Seule, l'étude d’ani- maux de race pure et de constitution héréditaire bien connue, peut nous indiquer dans quelle mesure le milieu influe sur la longévité. Dans certaines races de souris, croisées entre frères et sœurs pendant beaucoup de générations, la durée de la vie varie peu d’un individu à l’autre. Mais si on modifie cer- taines conditions du milieu, par exemple l'habitat, en plaçant les animaux en demi-liberté au lieu de les garder dans des cages, en leur permettant de creuser des terriers et de revenir à des conditions d'existence plus primitives, elle devient plus courte. Ce phéno- mène est dû surtout aux batailles incessantes que se