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XI
PRÉFACE DE LA DERNIÈRE ÉDITION AMÉRICAINE

être aimerions-nous mieux la sécurité économique, la santé naturelle, l’équilibre moral et mental, et surtout la paix, que la possibilité de traverser l’océan en quelques heures, d’absorber des vitamines synthétiques ou de porter des vêtements faits à l’aide de produits artificiels remplaçant le coton, la laine et la soie. En réalité, les dons de la technologie se sont abattus comme une pluie d’orage sur une société trop ignorante d’elle-même pour les employer sagement. Aussi sont-ils devenus des facteurs de destruction. Ne vont-ils pas rendre catastrophique cette guerre à laquelle tous les peuples d’Europe se préparent ? Ne seront-ils pas responsables de la mort de millions d’hommes, qui sont la fleur de la civilisation, de la destruction des trésors accumulés par les siècles sur le sol de l’Europe, et de l’affaiblissement définitif des grandes races blanches ? La vie moderne nous à apporté un autre danger plus subtil, mais plus grave encore que celui de la guerre : l’extinction des meilleurs éléments de la race. La natalité diminue dans toutes les nations, excepté en Allemagne et en Russie. La France se dépeuple déjà. L’Angleterre et la Scandinavie se dépeupleront bientôt. Aux États-Unis, le tiers supérieur de la population se reproduit beaucoup moins rapidement que le tiers inférieur. L’Europe et les États-Unis subissent donc un affaiblissement qualitatif aussi bien que quantitatif. Au contraire, les races africaines et asiatiques, telles que les Arabes, les Indous, les Russes, s’accroissent avec une grande rapidité. La civilisation occidentale ne s’est jamais trouvée en aussi grave péril qu’aujourd’hui. Même si elle évite le suicide par la guerre, elle s’achemine vers la dégénérescence grâce à la stérilité des groupes humains les plus forts et les plus intelligents.

Jamais nous n’aurons assez d’admiration pour les conquêtes de la physiologie et de la médecine. Ces conquêtes ont mis les nations civilisées à l’abri des grandes épidémies, telles que la peste, le choléra, le typhus et autres maladies infectieuses. Grâce à l’hygiène et à la connaissance grandissante de la nutrition, es habitants des villes surpeuplées sont propres, bien nourris, mieux portants, et la durée moyenne de la vie a beaucoup augmenté. Néanmoins, nous réalisons chaque année davantage que l’hygiène et la médecine, même avec l’aide de la pédagogie moderne,