Page:L'homme, cet inconnu.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée
160
L'HOMME, CET INCONNU

dans la vie illuminative. Il ne peut décrire ce qu'il voit. Quand il veut exprimer ce qu’il sent, il emprunte, comme saint Jean de la Groix, le langage de l'amour chanel. Son esprit s'échappe de l’espace et du temps. Il prend contact avec une chose ineffable. Il atteint la vie unitive. Il contemple Dieu et il agit avec lui.

Dans la vie de tous les grands mystiques, les mêmes étapes se succèdent. Nous devons accepter leur expérience telle qu’elle nous est donnée. Seuls ceux qui ont véou eux-mêmes la vie de prière, peuvent la juger. La recherche de Dieu est, en effet, une entreprise toute perspanelle, Grâce à une cer. Taie réalité de sa conscience, l'homme tend vers une réalité invisible qui réside dans le monde matériel et s'étend au delà de lui. Il se lance dans la plus audacieuse aventure qu'il soit possible d’oser. On peut le considérer comme un héros, où comme un fou. Mais il ne faut pas se demander si l'expérience mystique est vraie ou fausse, si elle est une auto- suggestion, une hallucination, ou bien si elle représente un voyage de l'âme en dehors des dimensions de notre monde et son contact avec une réalité supérieure. Nous devons nous contenter d’avoir d'elle un concept opérationnel. Elle est efficace en elle-même. Elle donne ce qu'il demande à celui qui la pratique. Elle lui apporte le renoncement, la paix, la richesse intérieure, la force, l'amour, Dieu. Elle est aussi réelle que l'inspiration esthétique. Pour le mystique comme pour l'artiste, la beauté qu’il con- temple est la seule vérité.