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L'HOMME, CET INCONNU

vité humaine que considère Platon sont aussi spécifiques de notre nature que la faim, la soif, l'appétit sexuel, et la passion de la richesse. Depuis la Renaissance, nous avons fait l'erreur de donner arbitrairement une situation privilégiée à certains aspects de nous-mêmes. Nous avons séparé la matière de l'esprit. Nous avons attribué à l’une une réalité plus profonde qu'à l'autre. Le physiologie et la médecine se sont occupées surtout des manifestations chimiques des activités du corps, et des désordres organiques dont l'expression se trouve dans les lésions microscopiques des tissus. La sociologie a considéré l'homme presque uniquement au point de vue de sa capacité de diriger des machines, du travail qu’il peut fournir, de son aptitude à consommer, de sa valeur économique. L'hygiène s'est intéressée à la santé, aux moyens d'augmenter la population, à la prévention des maladies infectieuses et à tout ce qui accroît le bien-être physiologique. La pédagogie a dirigé ses efforts vers le développement intellectuel et musculaire des enfants. Mais toutes ces sciences ont négligé l'étude de la conscience dans la totalité de ses aspects. Elles auraient dû examiner l’homme à la lumière convergente de la physiologie et de la psychologie. Elles auraient dû utiliser équitablement les données fournies par l'introspection et par l'étude du comportement. L'une et l’autre de ces techniques atteignent le même objet. Mais l'une le regarde par l'intérieur et l'autre saisit ses manifestations extérieures. I] n’y a aucune raison de donner à lune une valeur plus grande qu'à l’autre. Toutes deux ont le même droit à notre confiance.