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LE CORPS ET LES ACTIVITÉS PHYSIOLOGIQUES

facilement affectées par les poisons et par les bactéries et plus particulièrement par les pneumocoques. L’air atmosphérique, avant de les atteindre, traverse le nez, l’arrière-gorge, le larynx, la trachée, et les bronches où il s’humidifie et se débarrasse des poussières et des microbes qu’il transporte avec lui. Mais cette protection naturelle est devenue insuffisante depuis que l’air des villes a été pollué par les poussières du charbon, les vapeurs d’essence, et les bactéries libérées par la foule des êtres humains. Les muqueuses respiratoires sont beaucoup plus fragiles que la peau. C’est à cause de cette fragilité que des populations entières pourront, dans les guerres de l’avenir, être exterminées par des gaz toxiques.

De la bouche à l’anus, le corps est traversé par un courant de matière alimentaire. Les membranes digestives établissent les relations chimiques entre le monde extérieur et le milieu organique. Leurs fonctions sont plus compliquées que celles des membranes respiratoires, car elles doivent faire subir des transformations profondes aux substances qui se trouvent à leur surface. Il ne leur suffit pas de jouer le rôle d’un filtre. Elles doivent être aussi une véritable usine chimique. Les ferments qu’elles sécrètent collaborent avec ceux du pancréas pour transformer les aliments en substances absorbables par les cellules de l’intestin. Cette surface est extraordinairement vaste. Elle sécrète et absorbe de grandes quantités de liquides. Elle laisse passer aussi les substances alimentaires une fois qu’elles sont digérées. Mais elle s’oppose à la pénétration des bactéries qui pullulent dans le tube digestif. En général, ces dangereux ennemis sont tenus en respect par cette mince membrane et les leucocytes qui la défendent. Mais ils sont toujours menaçants. Les virus se plaisent dans