20.000 hommes échangent des boules de neige. Elles sont reçues par un sous-préfet mulâtre qui ne prononce pas les r. Il parle de ses « teïtoïaux » et déclare que Landousky « fait patie du patimoine national ».
— Jonnart, sénateur, ancien ministre, ancien gouverneur de l’Algérie, n’est pas assez respectueux au téléphone avec un général qui lui enjoint « d’observer une attitude réglementaire devant le téléphone ». (Rapporté au Conseil des ministres.)
— On assure que le kaiser a de fréquentes crises de larmes. S’il voulait vraiment la paix par la force, c’est évidemment la faillite.
— Des ruses de prisonniers pour donner des nouvelles. Le jeûne s’appelle Ki-Pour chez les Juifs. Un médecin juif, prisonnier en Allemagne, écrit que tout va bien, soins parfaits, etc. Il n’a pu retrouver de camarades, sauf toutefois le camarade Ki-Pour.
— La blessure sans gloire : le soldat qui apporte la soupe aux tranchées, tombe et est brûlé par la marmite de bouillon. Il y a marmite et marmite.
— Dans le train qui me ramène à Paris, deux Anglais montent à Fontainebleau. Trente ans, ustensiles et tenue de golf. Ils regardent leurs illustrés, pleins des effets d’un bombardement de la Côte anglaise par la flotte allemande. Ils sifflent entre leurs dents : « Savages ! Savages ! » Puis ils se mettent à jouer avec un petit échiquier de voyage.
— La campagne pour la paix est menée par le parti libertaire et le parti catholique. La papauté veut sauver l’Autriche, vraie fille aînée de l’Église. D’où une propagande près des mères catholiques : « Assez d’enfants tués, il est temps d’en finir, etc. ». Le gouvernement y oppose une campagne qui repré-