les comparant à celles qu’elle subit en 1870, s’écrie : « Ah ! c’est encore meilleur qu’en 70 ! »
— Le conseil de révision. On a appelé, deux ans plus tôt qu’on n’aurait dû, les enfants de 18 ans. On les mène en bagnards, en coupables. Ordre de se taire, de se découvrir. On les appuie à la toise en leur appliquant la main au visage. C’est admirable de traiter ainsi d’avance des enfants à qui on va demander de se faire tuer.
— Le 9. Joffre déjeune à l’Élysée. Après le repas, on l’interroge. Briand le tâte sur le concours français en Serbie. Joffre ne l’approuve pas. On ne parle pas du Japon. Ni de la durée de la guerre. Joffre ne se souvient pas du projet d’envoyer Galliéni en Alsace. Les troupes, dit-il, sont de bonne humeur parce que bien nourries. Il prévoit la percée à une date proche mais indéterminée. « Dans dix jours, ou dans deux mois. » On le consulte aussi sur l’opportunité de créer une vaste armée de deuxième ligne. Joffre y objecte le manque d’artillerie.
D’apparence, un bon gros, plein de soupe et de bon sens, et qui, aux questions gênantes, se retranche derrière les broussailles de ses sourcils. M. Thomson dit à Ribot, en sortant : « C’est Berthier », entendant par là vanter sa précision organisatrice. Mais l’autre se récrie. Il le place plus près de Napoléon.
— Le 12. Au Conseil, il est question d’envoyer des troupes en Syrie. Car des sociétés « françaises » — entendez sans doute l’Académie et des associations religieuses — s’y intéressent.
— Au Conseil, on se défie de l’Anglais plus que de l’Allemand.
— Au Havre, les Anglais cueillent les bijoux sur les hommes et les femmes, en s’excusant : « Souvenir. » Si on se plaint, un gentleman vient vous