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ses propres discours. Une dame me dit : « C’est qu’il a vu Mlle P… ». Elle cite le nom d’une actrice des Français dont on le dit l’amant.

— Dans le Livre Jaune, livre français, on voit, au 29 juillet 1914, la recherche d’une alliance franco-allemande par les Allemands. Était-ce un piège ?

— Dans ce même Livre, on trouve chez les Allemands, parmi les causes de guerre, la répugnance à un impôt sur les successions, correspondant à la répugnance bourgeoise à un impôt sur le revenu en France. Car enfin, ce dernier fut ajourné. On ne l’a pas pour le 1er  janvier 1915. Mais à quel prix !

— Et tant de causes diverses à l’extension du conflit apparaissent dans ces livres diplomatiques ; la surenchère des mobilisations, une émulation contagieuse, la crainte de se laisser dépasser par le voisin. En France, je me rappelle bien, par l’exemple de Trouville, qu’on convoquait individuellement avant la mobilisation. Que l’enseignement de cette folie soit celui-ci pour nos descendants : en service obligatoire, mobiliser, c’est se battre.

— Nous prétendons atteindre avec les bombes d’avions des points stratégiques en Allemagne. Il est probable que les Allemands doivent parler de même. Et les uns et les autres tuent des civils. Ainsi venons-nous de faire à Fribourg-en-Brisgau.

— Il y a une mentalité d’État-Major qui est internationale et qui se manifeste dans la rédaction des communiqués. Les Russes, rendant Lodz, disent qu’ils rectifient leur front.

— Le 6. Retour à Paris.

— Moutet, député socialiste de Lyon, caporal à Épinal, en permission, donne ses impressions. Il est frappé de l’effort clérical. On attire le soldat au culte catholique à coups de quarts de vin. On fait