voient un portrait de Napoléon Ier, s’arrêtent et saluent.
— Toujours de Briand. Un homme repasse le conseil de révision. Le général demande : « Pourquoi était-il réformé ? — Il ne voit pas, mon général. » Le général regarde la fiche de l’homme : « Comment, il ne voit pas ? Il est inspecteur ! »
— Je lis dans un journal : « L’obéissance allemande est passive et moutonnière. Un régiment allemand entre dans un village, musique en tête. Les Français le mitraillent. Tous les hommes tombent. Le fifre seul reste debout. Et comme l’ordre est de marcher, le fifre avance et continue de jouer. Quelle servilité ! » Cet exemple pour montrer la déviation de la mentalité pendant la guerre. La presse est animée d’ailleurs tout entière d’un pareil esprit. Sa responsabilité sera énorme devant l’Histoire et devant nos descendants.
— Lecture du Livre Jaune, le livre diplomatique français. On sent là de pâles pantins qui s’agitent au milieu des formules. Ils sont le jouet d’instincts formidables. On s’aperçoit, en particulier, que l’Italie ne fut pas prévenue de l’ultimatum serbe. Et on ne comprend pas pourquoi l’Allemagne s’est privée de cette alliée, qui n’était tenue d’exécuter ses engagements que si elle avait été consultée. (Bienvenu-Martin.) Surtout s’il y avait eu « coup monté », l’Allemagne devait prévenir l’Italie pour l’avoir avec elle.
— L’ancien ministre B…, écœuré de n’être pas du ministère, en veut surtout à Briand et Poincaré et dit : « Voilà ce que c’est que de faire de la politique avec des bonneteurs. »
— Tristan Bernard hésite, veut s’engager. Puis, il se reprend et, avec son bon sourire, il dit : « J’irai