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enfant a fait des heureuses parmi celles que l’époux battait après avoir bu son salaire. « Vingt-cinq sous et pas de mari ! Pourvu que ça dure ! »

— Frédéric Masson, historien et académicien, apprend que Poincaré, allant à Paris, assistera à une séance académique : « Il va à l’Académie parce qu’il s’y sent sous une coupole. »

— La jalousie interministérielle étonnera ceux qui placent les hommes sur un plan supérieur au réel. Ainsi, les ministres ont de l’ombrage pour celui d’entre eux qui visita le front. Lors d’une deuxième absence de Millerand, on ne veut pas donner à Briand l’intérim qu’il exerça une première fois. On veut le punir d’avoir visité Verdun. On veut donner cet intérim à Delcassé. Et alors Briand se plaint de Poincaré en propos amers, après lesquels il ne reste plus du président que les os.

— La mentalité des militaires professionnels vis-à-vis des civils — qui ont fourni la nation armée — rappelle celle des directeurs de théâtre vis-à-vis de ceux qu’ils appellent « ces cochons de payants ».

— Quand un cuirassé anglais est coulé, on annonce qu’il était croulant de vieillesse.

— La crainte des zeppelins sur Londres trouble les Anglais. Afin que le palais royal soit épargné, on aurait simulé ailleurs les cordons de lumières qui entourent ce château. Voilà un ailleurs où les appartements ne doivent pas être chers.

— On raconte… que le Kronprinz, attiré par la chasse aux perdreaux en Champagne, aurait compromis, par une journée de battue, le sort de son armée.

— Qui croirait à cette avidité ministérielle qui précipite chaque ministre vers la signature d’un décret dont il veut la paternité ?