Garros, il a une simplicité qui voile son orgueil et, juste assez, l’aveu de son émoi initial.
Il est stupéfait du pessimisme qu’on respire à Bordeaux, en contraste avec la confiance des armées. Il estime que les Allemands sont à leur maximum (28 octobre).
Il reconnaît la qualité d’accrocheurs des Allemands. Ils rendent inexpugnables des forts de Vauban que nous n’avons pas pu défendre (Reims, Lille, etc.). Il dit : « Ce sont de rudes jouteurs ! »
Il raconte la scène où on dut évincer des constructeurs d’avions, ou les inviter à construire pour leurs concurrents heureux, afin de ne conserver que quatre types, demandés par les armées (Voisin, Gendron, M. Farman, Morane).
— Le jardinier de Mme Thomson, à Méry, écrit d’un fort de Verdun où il est mitrailleur. Ce qui l’inquiète, c’est sa serre…
— Il y a une sorte de rigidité religieuse dans ces décisions qui interdisent aux officiers de recevoir leur femme, même à l’arrière-front.
— 28 octobre. On a supprimé les gardes civiques. Un de ces citoyens avait arrêté en auto Millerand « avec un personnage qu’on n’avait pas pu identifier ». C’était Poincaré.
— J’entends dire : « Que voulez-vous ? La publicité financière était tombée à rien dans les journaux. Il leur fallait la guerre. »
— Un monsieur dit à Mme X… : « Je suis censeur. » Elle réplique : « Ah ! C’est vous qui écrivez ces jolis articles en blanc… »
— Certains ministres expliquent tous les insuccès par la défaillance des territoriaux.
— Après la Marne, une femme se lamentait dans son village pillé et incendié par les Allemands : « Ils