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guerre, mais à jamais. Méfiez-vous, ô vous qui marchez sous les devises : « Guerre à la guerre, la dernière guerre, le désarmement général… » Vous voyez au contraire, par ce signe, que nos vieillards vont au surarmement, à la surcharge militaire, puisqu’ils s’emparent de l’enfance pour la caporaliser.

— Le 24. On conte, dans les couloirs de la Chambre, que Poincaré convoqua Raffin-Dugens et l’invita, au nom de l’Union Sacrée, à ne point se séparer de la majorité dans ses votes. Donnant conseil pour conseil, Raffin-Dugens aurait affirmé à Poincaré qu’il courait à une issue tragique s’il demeurait à la présidence et qu’il ferait bien de reprendre du service dans les chasseurs à pied, où il fut officier de réserve.

— On se gausse aussi d’une photo de Poincaré, donnée par Excelsior avec cette légende : « Lors de sa dernière visite dans la Meuse et la Somme, le président avait revêtu une tenue bleu-horizon complétée par une casquette de la même teinte rehaussée d’une rangée de feuilles de chênes brodée ton sur ton. »

Mme  X…, à ce propos, dit que Clemenceau, directeur de l’Homme Enchaîné, aurait dû railler ce costume dans un article intitulé l’Homme Enchêné.

— Le 24. Dans une conversation avec le gendre de Sarrail, Briand lui demande si son beau-père ne serait pas disposé à accepter le gouvernement de l’Indo-Chine. Curieuse persévérance du haut commandement à éloigner ce général. Il lui reproche de n’avoir pas d’ascendant sur les Anglais et les Serbes.

— Le 24. Les journaux racontent enfin le raid de l’aviateur Marchal sur Berlin. La censure s’y était opposée jusqu’ici. Elle supprime encore le manifeste aux Berlinois, lancé par l’aviateur. Ainsi se révèle