que vous avez soutenu le ministère de votre main puissante pendant le Comité secret ? » Caillaux reconnaît le fait, ajoutant qu’il ne le soutiendrait plus si Verdun tombait.
— J’entends demander à un patriote : « À quand la fin de la guerre ? » Il répond fièrement : « Il n’en est pas question. » Je discerne nettement qu’il se sent héroïque, admirable, grandiose — et si facilement, pour ce que ça lui coûte ! — d’avoir affiché cette cruelle désinvolture.
— Le 11. Un officier en mission à Paris évoque — tel qu’il lui apparut aux conférences — un Joffre fatigué, répétant d’une voix étouffée sous la moustache : « Il faut en tuer le plus possible… tuer des Boches… tuer des Roches. » Moyen vraiment puéril et qui veut ignorer les ressources du contingent allemand.
Il dit que les officiers, après deux ans, sont physiquement et moralement las. Le grand ressort est cassé. Il cite un commandant d’artillerie qui ne peut plus se rappeler le nombre de ses batteries. Il dit la haine qu’il lit dans le regard des hommes, lui qui pourtant s’efforce de rester en communion avec eux. La bienveillance ne les désarme plus. Il garde la vision de la veille, au Bois-le-Prêtre, de ces yeux chargés de haine.
Ce qui le décourage, c’est cette vie au jour le jour, c’est de ne pas voir de but devant lui.
— Excelsior, avec un tact parfait, donné un portrait de Briand, le pied sur une peau de tigre avec ce titre : « Après le Comité secret » et rappelle que Clemenceau est surnommé le Tigre.
— Le docteur R… énumère les raisons de durée indéfinie de la guerre. Ceux qui y ont intérêt sont : 1o les officiers qui jouissent d’une situation qu’ils ne