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admettre la mauvaise nouvelle militaire. Il se cramponne, il s’accroche. Il ne veut pas se rendre.

— Tristan Bernard écrit que l’humoriste n’a plus raison d’être pendant la guerre, car il voit l’humanité d’un regard personnel, sous un jour spécial et, actuellement, l’esprit français a revêtu un brillant uniforme.

— Il dit aussi que ses compagnes, travaillant au tricot pour les soldats, sont devenues des vers-à-laine comme on dit des vers-à-soie.

— Ceux qui disent qu’il faut briser le militarisme, ou l’impérialisme, ou l’empire allemand, avouent implicitement qu’ils voulaient la guerre, puisque le but leur en paraît nécessaire.

— Je vois des cartes postales qui représentent le Kaiser pendu, saigné, guillotiné.

— À Bordeaux, une marchande de réticules ne peut pas suffire aux commandes, tant elle a à fabriquer des sacs de deuil.

— Le plus indéfendable des actes allemands, c’est la bombe aérienne sur la ville ouverte. Il est vrai qu’on prétendra viser des gares, ateliers, etc. En fait, à 2.000 mètres, quelle folie de croire qu’on peut viser un certain toit ! Je lis cependant que le journal La Libre Parole s’est cru visé par un taube, dans l’océan des toits de Paris…

— Les ministres se plaignent de savoir l’emplacement des troupes allemandes et d’ignorer celui des troupes françaises.

— D’ailleurs, le mépris, l’oubli où l’armée laisse la nation resteront un des traits de cette guerre.

— L’ancien ministre Raynaud voulant accomplir une mission en Angleterre, Viviani dit qu’il n’a pas besoin d’aller si loin pour se faire rouler.

— La religion de la patrie est plus oppressante