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dent ». Sous couleur de parler du président chinois, il dit de dures vérités à Poincaré. La censure l’interdit. Brizon le lit à la Chambre. L’Officiel le publie. Brizon peut alors le reproduire dans un journal.

— Marcelle Capy, qui vient de publier Une voix de femme dans la mêlée, me montre une lettre où le député P… la félicite de son humanité. P… prétend qu’il donnerait sa vie pour la paix. Mais, au Comité secret, ni lui ni d’autres n’ont jeté le grand cri de pitié pour les 1.500 morts quotidiens, au nom des mères, le grand anathème à l’absurde, à l’odieux de « la guerre en elle-même ».

— Les journaux signalent fièrement que la natalité a baissé à Berlin de 28 0/0. Naturellement, ils omettent de dire qu’elle a baissé de 50 0/0 à Paris.

— Titre de feuilleton : Bochemar.

— Le 23. Ultimatum à la Grèce portant démobilisation, changement de ministère, réélection de la Chambre. Mais on n’y prend pas garde, car on a les yeux sur le sous-marin allemand qui vient d’émerger froidement à Carthagène.

— Auguste B… vient aux Inventions. D’après lui, Sarrail remportera une victoire énorme et qui l’imposera, dès qu’il aura du matériel, en particulier du 65 de montagne Il décrit « l’œil d’artiste » qui s’illumine, à traiter une question militaire. Il assure que Sarrail réclame depuis six mois des mesures énergiques contre la Grèce.

— Le 24. À l’occasion du vote des crédits, à la Chambre, pour la première fois Brizon, du haut de la tribune, tend la main aux minoritaires allemands, souhaite la paix immédiate sans annexion et blâme le discours de Poincaré à Nancy. Deschanel proteste pompeusement. La Chambre accueille le tout sans